Plus j’avance en âge, plus mon expérience artistique se précise. Et plus je me rends compte à quel point je suis attirée par la peinture intimiste. La peinture intimiste est une manière de peindre des personnages ou des objets dans un décor familier qui relève du quotidien.
On dit que Vermeer a été le créateur de la peinture intimiste. J’ai toujours admiré cet artiste qui a su saisir le regard intérieur des personnages qu’il a peints. Inondés d’une lumière évanescente, nous transportant au-delà des frontières du temps et de l’espace. Souvent assis ou debout près d’une fenêtre qui les éclaire, occupés à de simples tâches journalières. Je pense à cette jeune femme qui verse du lait. Ou à ce peintre dans son atelier, un autoportrait de lui-même, sans doute.
Certains impressionnistes se sont adonnés au genre. Berthes Morisot, Degas, Renoir… pour en nommer quelques-uns. Du côté de nos contemporains, je suis émerveillée par le travail d’Isabelle Guerra, une religieuse espagnole, Dan Gerhartz, Arne Wersterman, un aquarelliste émérite. Lorsque je contemple les œuvres de ces artistes que j’admire, je pénètre dans le monde intimiste qu’ils ont bien voulu nous dépeindre. Certains de manière réaliste, d’autres utilisant un large coup de pinceau promptement glissé sur le canevas. Quelque soit leur façon de peindre, ils savent nous faire entrer dans l’univers du paysage ou du personnage qu’ils dépeignent. Et il est important, pour nourrir notre artiste intérieur, de voir ce que d’autres artistes ont fait.
Bien qu’ayant beaucoup peint et observé maints paysages à l’extérieur, dans la nature, je conserve une forte attirance pour la peinture intimiste. Elle saisit l’instantané tout comme la caméra le fait pour la photographie. Lorsque je peins, je n’attache pas d’importance à la ressemblance par rapport à un sujet donné. Il m’est arrivé de demander à des enfants s’ils ne voudraient pas s’arrêter quelques instants pour me permettre de les transposer dans mes tableaux.
Mais le plus souvent, à la manière des impressionnistes, je dresse un portrait rapide à grands coups de pinceaux, et la personne qui passe devant mon objectif visuel ne sera pas consciente que je suis en train de l’immortaliser sur mon canevas. Malgré le fait que mon sens de l’observation se soit accru avec le temps par ma pratique «sur le motif», il n’arrive parfois de prendre une photo et de m’en inspirer pour transmettre certains détails qui auraient pu m’échapper. La photo devient alors comme un croquis que je soutire de mes carnets.
Tout ceci m’amène à dire que la créativité, peu importe le moyen utilisé n’a pas de limites. Ces derniers temps, pour capter des instantanés, j’ai beaucoup utilisé le numérique. Étant limitée par une longue convalescence qui ne me permettait pas de peindre derrière mon chevalet, j’ai découvert une monde de possibilités. J’ai entendu quelques commentaires disant que la peinture numérique ne pouvait pas satisfaire un peintre tout autant que le pinceau et le canevas. Ce n’est pas mon expérience. Le véhicule est tout simplement différent. On peut exprimer sa créativité de bien des façons. Bien que je n’échangerais pas mes pinceaux pour un stylet et une tablette, j’aime manier le crayon qui donne ces effets d’huile, d’aquarelle, d’acrylique, de pastel ou d’encre. C’est fantastique tout ce que l’on peut créer avec ces logiciels qui sont, pour plusieurs, gratuits.
Avec My Paint, par exemple, j’utilise la fonction «à main levée». Comme si j’étais devant une scène et que je tentais d’en faire un croquis dans mon carnet. C’est absolument la même approche. Un excellent moyen pour apprendre à dessiner. Quoiqu’il soit préférable de posséder quelques rudiments de techniques de dessins.
Pour avoir une meilleure idée, attardons-nous à quelques vidéos en accéléré dans lesquelles nous pouvons observer le montage d’un tableau exécuté avec My Paint. Pour la première, l’artiste qui s’exécute aurait très bien pu peindre cette scène à l’extérieur, derrière son chevalet. Sauf que l’hiver…La deuxième nous montre un artiste qui peint une marine et la troisième, un personnage fantastique.
Ces manière de peindre m’interpellent et je désire partager mon expérience avec tous ceux et celles que cela pourrait intéresser. Les impressionnistes ont pris le risque de sortir des paramètres de leur époque pour créer et innover.
Présentement, pour illustrer un conte que j’ai écris, j’utilise My Paint. C’est l’histoire d’une petite fleur qui en a marre de l’hiver. Elle déploie tous ses efforts pour déloger un «Banc de Neige» qui n’arrive pas à fondre. Une amitié se développe entre les deux protagonistes. Le numérique se prête bien à l’illustration d’un conte où l’on peut laisser libre cours à sa fantaisie.
L’expression artistique par quelque moyen que ce soit, crayon électronique ou pinceau, reste la même. Chaque peintre a son style qu’il conservera dans chacune de ses compositions, peu importe la technique qu’il utilisera.
Il n’y a pas de limites à la créativité. Pour ma part, j’aime expérimenter. Comme plusieurs peintres que je connais, d’ailleurs. La peinture ne se limite pas à une technique. Bien sûr il faut la maîtriser. La dépasser surtout. L’artiste est celui qui parvient à exprimer ce qu’il voit, avec des yeux nouveaux, dans une vision qui lui est propre.
céline
Bravo Cécile ! j’ai déjà hâte de savoir ce qui va arriver à la fleur…
Guy
Je suis impressionné par ton site Web, Cécile! Je trouve que tu rejoins ce que faisait Suzanne, lorsque nous avons tenu le resto «Le Cavalier des mers», à Ste-Flavie.
Oui, les quelques tableaux que je peux voir de toi, me montrent ton grand talent de peintre… Continue, chère Cécile!!
Guy
BRAVO, CÉCILE!!
Lise
Bonjour Cécile,
Suite à ce texte sur ta démarche artistique, je réalise à quel point l’introspection et la confiance en soi sont nécessaires pour avancer.
Tu sembles avoir apprivoisé une forme de technologie qui te permet d’aller dans « ta direction » et c’est le rêve de tout artiste.
Merci pour ces belles ouvertures!
Lise
Carmen
Quels beaux moments tu m’as permis de vivre en me faisant partager ton si touchant message PEINDRE AVEC PAINT. Je te savais une artiste accomplie mais poète à ce point, ça je l’ignorais. Grace à ton récit si touchant, tu m’as permis de voyager un peu partout, de parcourir auprès de toi ces paysages enchantés que tu décris avec une telle beauté.Les scènes défilaient dans ma tête et dans mon cœur avec une telle beauté .
Tellement beau ta façon de faire défiler ces expériences avec une telle sensibilité. En te lisant je voyais même se défiler des immenses prairies inondées de soleil, des fleurs un peu partout. j’ai même effleuré leur parfum….
Bravo Cécile et encore merci de m’avoir permis de cheminer auprès de toi en lisant
ces si merveilleux moments. Ce fût comme un enchantement……
Au plaisir de te lire à nouveau,
En toute amitié
Carmen Harvey
Sylvain
Tes articles sont super intéressants avec tous les liens que tu y inclus. C’est la passion qui passe par la plume, le crayon, le pinceau ou même le doigt sur une tablette électronique, ça coule par soi-même, et quelles belles esquisses! Te relire est un plaisir renouvelé!
Sylvain Croteau
Sylvain
Il faut aussi découvrir Charlie Mackesy, un peintre londonien particulièrement dans sa série ‘the prodigal son’!