Chapitre sept, Prisonnière
Le lendemain, après un sommeil agité, surtout pour Sara, les deux voyageurs se mirent en route pour la vallée où devait avoir lieu le rassemblement, dont hélas personne ne connaissait l’emplacement. Ils se sentirent soulagés de ne plus apercevoir l’arbre où avait disparu l’ennemi du Roi.
La fillette marcha longtemps. Ils atteignirent un coteau parsemé d’arbres fruitiers. Ils s’y arrêtèrent pour se détendre et se procurer de la nourriture. Lucas convoitait un pommier dans lequel il pourrait se percher à l’envers sur une branche, puisque c’était sa position préférée pour relaxer. Ne méritaient-ils pas tous les deux une récompense, après le moment difficile qu’ils avaient vécu la veille? Sara avait faim; la marche lui avait creusé l’appétit. Elle espérait trouver des baies et des fruits.
Son petit compagnon, lui, préférait les sauterelles et les papillons capturés au vol. Bien entendu, il descendait d’une famille de marsupiaux, plus particulièrement celle qui n’ingère que des feuilles d’eucalyptus. Mais le rusé, tout jeune encore, s’amusait à avaler des papillons alors qu’il était dans la poche marsupiale de sa maman. Quand elle partait en excursion en dehors de la forêt, à son insu, il sortait la tête de la poche, ouvrait toute grande sa bouche friande pour gober ces magnifiques lépidoptères aux ailes colorées. Lorsque sa mère faisait la sieste, il sortait du sac et, quoiqu’il lui en coûta cher parfois, il apprit à marcher bien avant ses frérots et sœurettes. Lors de ses escapades, il se gavait de fruits et de baies que n’importe quel énergumène de son espèce lui aurait sûrement interdit de manger.
Ils furent très contents puisque, dans le verger, ils trouvèrent tout ce qu’ils avaient le goût de manger. Après le repas, Sara, pour se reposer, s’étendit sous un arbre pendant que Lucas s’accrocha à une branche et se mit à chanter. La fillette s’assoupit. Au bout de quelques moments, elle fut brusquement tirée de sa torpeur. Elle entendit Lucas qui sifflait et grognait. Le cœur battant, elle se releva d’un bond. Ils étaient cernés par une troupe d’êtres bizarres, vêtus de noir, qui avaient un corps d’homme et une tête de sauterelle. De leur bouche sortait un long dard.
Lucas grimpa à toute allure jusqu’au faîte de l’arbre, comme le font habituellement les opossums pour échapper au danger. Ainsi pouvait-il., de son poste d’observation, calculer les enjeux d’un combat qui les prenait par surprise. Soudain, au grand étonnement de la fillette, l’opossum ouvrit de grandes ailes comme un parachute. Il se mit à planer au-dessus des ennemis. Il virevoltait et changeait brusquement de direction, ce qui dérouta ses adversaires. Personne n’arrivait à se saisir de lui.
Pendant tout ce temps,, Sara, pétrifiée, resta immobile comme une statue. Des dizaines, des centaines de locustes géantes, beaucoup plus grandes qu’elle, s’approchèrent peu à peu pour l’encercler. Elles avaient des yeux gigantesques et effrayants. La plus grande d’entre elles se précipita vers la fillette. Sara n’arrivait pas à détourner ses yeux de la terrifiante bête, comme si elle était hypnotisée. L’horrible insecte se jeta sur elle. Elle sentit aussitôt une douleur intense au front. Puis, elle ne vit plus rien. Ce fut comme un trou noir; elle s’affaissa.
Au bout d’un long moment, elle se réveilla dans un endroit sombre qui ressemblait à une grotte. Lorsqu’elle reprit conscience, elle ne parvint qu’à reconstituer quelques bribes du scénario qui lui échappait dans son entier. Au moment où elle essaya d’ouvrir les paupières, elle fut stupéfiée. D’énormes yeux aux prunelles de chat perçaient les siens. La fillette se souvint de l’avertissement que lui avait donné l’iris. Elle referma aussitôt les yeux, dans l’espoir que ses agresseurs ne puissent s’apercevoir de rien.
Le son de leurs voix criardes parvenait de plus en plus clair à ses oreilles. L’un d’eux fulmina:
— Malédiction ! Elle a la marque sur le front ! Je l’ai regardée trop longtemps ! Et je l’ai touchée ! À l’aide !
Une autre voix répondit:
— Triple imbécile ! Ne sais-tu donc pas qu’on ne peut ni regarder ni toucher le sceau royal? Quelle idée as-tu eue? Tu vas mourir maintenant!
Une troisième voix reprit:
— Hé, sortons d’ici. Elle ne doit pas nous entendre discuter! La dose n’a pas encore produit tout son effet.
Lorsqu’ils furent à l’extérieur de la grotte, Sara ouvrit les yeux. Elle grelottait alors qu’elle était allongée et qu’une terrible contusion à la tête la faisait souffrir. Son dos lui faisait mal, à cause des éraflures et de la dureté du lit de pierre sur lequel elle reposait. Une senteur d’eau stagnante lui montait aux narines et lui donnait la nausée. La minable caverne était jonchée de débris et de toutes sortes de détritus malodorants.
Cependant, elle fut rassurée d’apprendre, de la bouche même de ses ennemis, qu’elle possédait bel et bien le sceau du Roi, malgré le fait qu’elle ne pouvait le voir ni le palper. «Comment mes ennemis peuvent-ils savoir que j’ai une marque sur le front? se demanda-t-elle bouleversée. Qu’est-il arrivé à Lucas? Pourquoi ne l’ont-ils pas fait prisonnier avec moi? Est-il mort? Comment sortir d’ici? Où trouver le carnet de route et le couteau magique dont a parlé le cygne?» Ces questions sans réponses se pressaient dans sa tête. Les angoisses lui montaient au cœur et l’idée qu’elle ne reverrait peut-être jamais Lucas lui arracha plusieurs larmes. Autant de perles qui s’égrenaient sur ses cheveux. Elle les prit et les enfouit précieusement dans la pochette de sa salopette «La seule richesse que je possède! se dit-elle.
Chapitre huit, La fuite
Sara pensa qu’elle avait dû dormir longtemps. Lorsqu’elle se réveilla, elle aperçut une faible lueur venant du dehors. Comme elle n’entendait plus le son des voix, elle s’arma de courage et s’allongea près de l’entrée de la grotte pour voir ce qui se passait à l’extérieur. Les deux gardes discouraient en gesticulant, mais elle n’arrivait pas à saisir le sens de ce qu’ils disaient. Leurs voix s’éteignirent. Celui qui tomba malade parce qu’il avait trop regardé le sceau se glissa dans un caveau. Les deux autres le suivirent. Sara en profita pour déguerpir.
Elle se faufila en dehors du trou et courut à toutes jambes vers un sentier dont elle ne connaissait pas l’issue. Ce sentier la conduisit à proximité d’une muraille qui tenait lieu de forteresse à toute une ville. Elle pénétra à l’intérieur du mur par une porte étroite. Comme une lumière diffuse éclairait la place, il lui était difficile de distinguer nettement les contours des objets qui l’entouraient. Des ombres spectrales et déroutantes dansaient dans les rues.
Apercevant une forme sombre sur le haut du mur contre lequel elle se tenait cachée, Sara poussa un cri de terreur. Elle fut paralysée par la peur lorsqu’elle entendit un bruissement d’ailes au-dessus de sa tête. «C’est une énorme chauve-souris !» pensa-t-elle. Tremblante, elle se recroquevilla contre le mur pour éviter les assauts de l’animal.
— Couche-toi, Sara, lui lança soudain une voix familière.
— Lucas, cria-t-elle, exubérante. Oh ! Lucas…Je suis…
— Chut ! Chut ! supplia Lucas. Des sentinelles surveillent l’autre côté du mur. Longe la muraille vers la droite; à quelques pas de là, tu verras un escalier, au milieu. Viens me rejoindre tout de suite !
La fillette rasa le mur pour éviter d’être aperçue par les ennemis. Elle entendit soudain un cliquetis de pierres contre le rempart. Elle sursauta. Dans sa précipitation, elle n’avait pas fait attention au cailloutage qui longeait le pied de la muraille. Elle redoubla de prudence. Elle atteignit finalement la brèche dans laquelle se trouvait l’escalier. Elle monta vers l’opossum qui l’attendait là-haut. Ils se cachèrent dans l’une des tourelles, à l’abri des regards ennemis.
— Comment es-tu venue ici? s’enquit Sara.
— Je planais au-dessus de la tête de nos ennemis au moment où l’une des sauterelles t’a piquée sur le front avec son dard. Tu t’es effondrée. Alors, plusieurs locustes se sont avancées promptement. Elles t’ont prise par les jambes pour te traîner jusqu’à la caverne. Je les ai suivies. Je n’ai pas pu pénétrer dans le grotte, parce que deux sentinelles gardaient l’entrée. Non loin de là, j’ai rencontré un personnage qui ressemblait à un fils de roi; il m’a dit de venir t’attendre sur le mur de l’enceinte de cette ville.
Lorsqu’il parla du personnage royal, les yeux de Sara pétillèrent, mais son visage s’assombrit tout à coup lorsqu’elle demanda inquiète:
— Où sommes-nous, Lucas?
— Cette ville fantôme appartient au deuxième jardin. C’est ce que j’ai entendu du haut de ma cachette. Nous sommes à la frontière du troisième jardin. Il faudra traverser la ville jusqu’à la porte orientale parce qu’elle seule peut nous donner accès au troisième jardin. Cette porte est bien gardée. Je n’en sais pas plus pour le moment, déclara Lucas.
Sara se demandait comment ils allaient s’y prendre pour sortir de cette cité aux mille et un détours obscurs dans lesquels ils risquaient de se perdre à tout instant. Qui pourrait les guider à travers les méandres et les labyrinthes de toutes ces rues? Elle n’en avait pas la moindre idée.
Dissimulée sur le haut du rempart, elle ne voyait rien d’autre dans la ville que des murs opaques et silencieux. «Où sont donc nos ennemis? se demanda-t-elle. Trouverons-nous quelqu’un pour nous indiquer la route?» Elle savait que pour le découvrir, il fallait quitter la cachette. Elle s’enhardit tout à coup lorsqu’elle se mit à rêver à la villa aux lys blancs. Des images remplies de couleurs dansaient dans sa tête. Elle pensait aussi au carnet de voyage et au couteau magique. Si ces objets étaient nécessaires pour assurer le succès de son voyage, elle devait faire tout son possible pour se les procurer. «Peu importe les obstacles, se répétait-elle, je dois absolument parvenir là-haut.»
L’opossum sur l’épaule, Sara descendit de la muraille. Une lumière diffuse se répandait dans toute la ville, comme la brume du matin avant qu’elle ne s’évapore sous les rayons chauds du soleil. L’âme inquiète, Sara arpenta ce qui lui sembla être la rue principale de la ville. Ils atteignirent une esplanade. «Probablement la place de la ville», pensa Sara. Du milieu de la place s’élevaient, comme des simulacres, des fontaines aux jets crépitants, éclairées par la même lumière faible et brumeuse qui entourait les murs de l’enceinte.
Ils entendirent un bruit de pas cadencés, tels ceux des soldats lorsqu’ils paradent en revenant de la guerre. Sara se dissimula derrière l’une des fontaines. Elle risqua un coup d’œil à travers un voile de gouttelettes qui tournoyait devant son visage. Un bataillon de locustes géantes s’entraînait au combat.
— La même espèce que celle de la caverne ! gémit doucement Sara.
— Et elles sont des milliers ! précisa Lucas.
— Que faire contre une si redoutable armée? s’inquiéta Sara.
— Il ne faut pas l’affronter de plein front, murmura l’opossum à l’oreille de la fillette. Évitons la panique. Redressons-nous, et partons de l’autre côté. Qui sait, peut-être sommes-nous plus près de la porte orientale que nous le croyons. Essayons cette rue, perpendiculaire au monument, là-bas.
Sara suivit le conseil de l’opossum. S’inclinant, pour ne pas révéler sa présence à ses opposants, elle enjamba une poutrelle transversale qui barrait l’accès au chemin qu’elle voulait prendre. «C’est sans doute pour empêcher les voyageurs d’emprunter cette direction», pensa-t-elle. La ruelle était très étroite. L’opossum recommanda à Sara de ne pas regarder derrière elle. À ses pieds, elle vit apparaître une faible lueur qui la devançait au fur et à mesure qu’elle marchait. Intriguée, elle se demandait d’où venait cette percée de lumière qui guidait à coup sûr ses pas, sans toutefois découvrir sa présence ni celle de l’opossum auprès de leur ennemi.
Chapitre neuf, Une auberge accueillante
Nos deux voyageurs avancèrent sans peine, guidés par les rayons lumineux. À leur grande surprise, ils se retrouvèrent devant une auberge dont la porte, entrouverte, laissait échapper de la chaleur et une bonne odeur de plat qui fume. «Serait-ce l’hôtellerie dont a parlé le cygne», se demanda Sara, ragaillardie? «Nous serions donc sur la bonne piste !» L’auberge était bondée. Affamés, charmés aussi par les chansons joyeuses qu’ils entendaient et par l’accueil empressé qu’on leur réserva, ils ne purent résister au désir d’y entrer.
A l’intérieur, des lanternes éclairaient toutes les tables autour desquelles les hôtes prenaient gaiement leur repas. L’aubergiste conduisit les deux nouveaux venus vers une petite table au fond de la salle à manger. Il offrit à Sara de lui cuisiner son plat préféré: des nouilles au beurre. «Vous n’aurez pas à payer, ajouta-t-il, d’un ton affable et cordial. Tout est gratuit ici.»
Sara pensa qu’avant de repartir, elle pourrait lui offrir l’une des perles qu’elle avait recueillies pendant son voyage, et qu’elle avait mise dans la poche de sa salopette. Les deux convives prirent place à la table, égayés par la musique entraînante que jouaient un accordéoniste et un clarinettiste au milieu de la salle.
— N’es-tu pas heureuse Sara, observa Lucas, de pouvoir enfin manger un bon repas chaud, au lieu de ces fruits et de ces graines que tu avales depuis quelque temps?
— Oui, je suis contente, Lucas, mais pour l’instant, j’ai tellement de papillons dans l’estomac que je ne sais pas si j’arriverai à digérer tout cela!
— Des papillons! Moi, j’aimerais bien les avoir tous dans mon estomac! s’exclama Lucas.
Sara éclata de rire, car elle vit que son jeune ami ne comprenait pas cette expression qu’elle et sa maman utilisaient fréquemment. En passant sa main dans le poil doux de la petite bête, elle lui expliqua que cela signifiait tout simplement qu’elle était très nerveuse.
À la table voisine, un jeune garçon et son père chantaient, tout en buvant, et en mangeant joyeusement leur repas. Le garçonnet regardait Sara et lui souriait. Il était intrigué par l’animal à qui l’aubergiste venait de servir des ailes de papillons grillées sur un nid de feuilles d’eucalyptus. Le premier, il adressa la parole à la fillette:
— Comment t’appelles-tu?
— Sara, et toi?
— Jérémie, chuchota le garçonnet en prenant soin de bien prononcer chaque syllabe de ce mot qu’il énonçait. Avec mon papa, je vais visiter mes cousins qui habitent de l’autre côté du mur de la cité.
Le père se tourna du côté de Sara et lui fit un grand sourire.
— Charmante fillette, d’où venez-vous et où allez-vous? questionna-t-il.
Sara lui fit le récit de ses aventures depuis le début. Elle lui demanda s’il connaissait la route pour se rendre à la porte orientale de la ville puis, vers le dernier jardin.
— Un seul chemin mène vers les cités du cinquième jardin, répondit-il, mais ce chemin se ramifie en maints endroits. C’est pourquoi chacun doit tracer son propre parcours. Avez-vous en votre possession les instruments nécessaires pour faire le voyage?
— Quels instruments? demanda Sara, piquée au vif.
— Le livret d’or ciselé d’argent et la dague magique, répondit l’homme, d’une voix bienveillante.
«Sans doute s’agit-il des objets mentionnés par le cygne», pensa Sara. Elle se rappela le livre que sa mère gardait toujours près de sa table de chevet, son petit livre d,or et d’argent comme elle l’appelait et dont la fillette aimait tourner et retourner les pages. «C’est dommage que je ne l’aie pas apporté!» pensa-t-elle. L’homme continua:
— La dague magique peut se transformer en épée, en bouclier ou en tout autre objet, pourvu qu’on apprenne à s’en servir avec circonspection. Celle que je possède m’a été remise il y a très longtemps, alors que je n’étais qu’un tout petit garçon.
— Qui pourra m’enseigner lorsque j’aurai réussi à l’obtenir? questionna Sara qui, de sa jeune vie, n’avait jamais appris à manier une épée.
— Ah! fit l’homme en arborant un large sourire, tu apprendras! Si tu te donnes la peine de consulter ce qui est écrit dans le livre d’or aux ciselures d’argent!
L’idée d’affronter de nouveaux périls ne lui souriait guère. Cependant, Sara espérait revoir sa maman. Un autre désir commençait aussi à naître en son for intérieur: elle souhaitait connaître le Roi et son fils, car depuis quelque temps, elle ne cessait de se questionner à propos de leur existence et du jardin qu’ils habitaient.
Le papa de Jérémie rejoignit un groupe de chanteurs. à la table voisine. Le garçon vint s’asseoir près de Sara. «Je sais où tu peux trouver le livre et l’épée, murmura-t-il. Il suffit de les demander à l’aubergiste que te les remettra en sortant d’ici.»
La fillette remercia vivement le garçonnet pour son aide. Les musiciens firent chanter et danser les convives toute la nuit. Pendant que l’opossum, qui n’en finissait plus de se pourlécher les babines, préféra rester à la table, Sara et le petit garçon sautillèrent bras dessus bras dessous, au rythme endiablé de la musique. Avant que Sara ne monte à l’étage pour aller dormir, une invitée demanda qu’on lui chante, en guise de berceuse, la chanson du palefroi. En chœur, les convives entonnèrent la mélodie qui commençait par ces paroles:
Fillette, fillette,
Vers la villa tu marcheras,
Viens, ma sœurette, mignonnette,
Mon palefroi te guidera,
Sous l’acacia tu danseras.
Sara s’étonna de réentendre cette chanson. Il lui tardait de reprendre la route. À sa grande surprise, avant de monter à sa chambre, l’aubergiste lui remit un petit livre et une dague en or sur lesquels était incrusté son nom en grosses lettres d’argent. Pour manifester sa reconnaissance, Sara voulut lui offrir une perle qu’elle tira de sa pochette. Il refusa le présent et recommanda à la fillette de conserver soigneusement ses trésors jusqu’à la fin de son périple.
Le matin suivant, après une bonne nuit de sommeil, Sara et Lucas firent leurs adieux aux joyeux convives. La fillette eut beaucoup de peine à quitter le petit garçon. « Qui sait, se disait-elle pour se consoler, je le reverrai peut-être un jour».