Introduction

La maison du troisième rang,©
La maison du troisième rang,©

Ayant vécu à la campagne toutes mes années d’enfance et de jeunesse, je n’ai jamais oublié les senteurs, les couleurs, les odeurs qui m’ont fait entrer dans un monde de beauté, monde qui m’a permis de traverser les moments plus difficiles de ma vie. Moins colorés. Ces successions d’images se sont imprégnées dans ma mémoire, images que plus tard, j’ai tenté de reproduire dans mes peintures.

Maintes fois, adolescente, je me suis arrêtée devant un paysage pour observer un coucher de soleil sur le fleuve. Des vagues déferlant sur le rivage. Un arbre paré d’oranger et de jaune sous le soleil pâlissant d’un été trop vite envolé. Les immenses champs recouverts d’une neige aux milles cristaux éclatants. La débâcle, au printemps, d’un ruisseau pressé de faire éclater ses glaces. Des couleurs qui s’accumulaient au fil de mes saisons de vie dans mon réservoir de mémoire sensorielle.

Dans la quarantaine, je me suis éprise de l’aquarelle sous la gestuelle d’un maître du pinceau, après l’avoir observé travailler toute une soirée. C’était magique. Dans les semaines qui suivirent, je sortis mon arsenal de mes tiroirs et recommençai à peindre. Pinceaux que je n’ai jamais, par la suite, laissé reposer. Je participai à de nombreux ateliers plein air multipliant esquisses et croquis au crayon et à l’eau, accumulant ainsi des carnets d’illustrations couverts de notes d’observation à propos des couleurs, ou des changements de la lumière selon telle ou telle heure de la journée.

Plusieurs extraits de ces carnets m’inspirent encore aujourd’hui un tableau, une composition, une idée soit pour écrire ou pour peindre. Le travail sur le motif, le plus souvent à l’extérieur sous le roucoulement des oiseaux ou au bruit d’un ruisseau qui coule ne cesse d’être pour moi source d’inspiration.

Cécileb